Deux années de travaux ont été nécessaires pour réhabiliter les 67 000 m² de cet ouvrage situé dans une zone difficile d’accès, sous fortes contraintes environnementales. « Ce chantier représente un challenge à la fois environnemental, technique et organisationnel. »
Réalisé par l’ingénieur Paul Bodin – dont le projet était concurrent de celui d’un certain Gustave Eiffel – et inauguré en octobre 1902 , le Viaduc du Viaur est l’un des ouvrages d’art emblématique de la ligne ferroviaire qui relie Castelnaudary (Aude) à Rodez (Aveyron).
Challenge environnemental tout d’abord en raison du site, classé Natura 2000, qui interdit absolument tout type de pollution, que ce soit de l’eau ou de l’air, mais aussi sur le plan sonore.
Challenge technique du fait de sa configuration, en zone de petite montagne dans une vallée escarpée, ce qui a fortement compliqué les conditions d’accessibilité, notamment pour la mise en œuvre des structures d’échafaudage : l’essentiel des approvisionnements en matériel et matériaux s’est effectué par héliportage.
Challenge organisationnel, enfin, du fait de l’importance de l’ouvrage et de la forte co-activité qui a régné pendant toute la durée du chantier, avec une forte imbrication des tâches des différents corps d’état présents. Pour compliquer le tout, une partie des travaux s’est faite sous circulation et dans un timing particulièrement serré de deux ans. Cet écheveau de contraintes a conduit à scinder le chantier en deux, avec attaque simultanée de part et d’autre, et découpage en zones multiples afin d’être le plus mobile possible et d’avancer le plus rapidement.
Avec ce projet «Lassarat a démontré ses capacités à piloter un chantier très complexe. Une des plus grosses difficultés, qui a nécessité d’importants travaux d’études et de préparation en amont, a été, bien entendu, le choix de la méthodologie d’échafaudage » précise Samuel GRUAND, Responsable du Pôle Ouvrages d’Art.
En effet, il fallait que les efforts engendrés sur l’ouvrage proprement dit – poids, vent – par les structures rapportées demeurent dans les limites déterminées par les calculs des ingénieurs de l’époque.
La phase de dimensionnement a notamment nécessité une étude des archives de conception, le viaduc a ensuite été modélisé par informatique, poutre par poutre, en mode travaux, en intégrant donc la forêt d’échafaudage requise. Ce chantier constitue également une référence en matière de traçabilité, l’historique – numéro de lot, conditions d’application, applicateur, contrôles – permettant de remonter à la source en cas d’éventuels problèmes.